Qu'est-ce que le lobbying ?

Renonçant à enfermer entre quatre mots une réalité complexe, multiforme et mouvante, on ne tentera pas de donner ici la définition qui rendrait caduques les précédentes… mais on esquissera ses contours en quelques traits, sur une trame adaptée de ma conclusion d'un audit réalisé il y a quelques années :

"C'est une agence de promotion de solutions techniques, tout le monde en convient. Selon certains, elle fait du lobbying, comme on peut le penser à première vue - mais en fait, c'est un lobbying Canada Dry : il lui manque l'essentiel !

" Le lobbying agit sur ou vers des centres de pouvoir, relais d'influence ou autres leviers en vue d'obtenir, d'infléchir ou de s'opposer à des décisions : c'est le cas.

" Il gère l'information et les relations de différentes façons : veille, alerte, analyse, identification, traduction, négociation, intermédiation… c'est très largement le cas.

" Il intervient souvent dans des situations délicates, où une décision est prise selon des procédures compliquées ou dans des contextes confus : c'est le cas.

" De par la complexité de la matière et la diversité des parties prenantes (décideurs, prescripteurs et autres relais), il requiert la combinaison de multiples compétences (technique, économie, finance, droit, communication, diplomatie, politique…) : cela paraît être le cas.

" Loin de reproduire des solutions standard, il consiste à inventer des réponses originales, adaptées à chaque situation particulière, faisant appel à l'imagination et à la créativité : c'est apparemment le cas.

" Il déploie une démarche multiforme, assise sur des approches diversifiées et complémentaires (directes, indirectes, institutionnelles…) : cela semble être en grande partie le cas.

" Il nécessite une large ouverture et une solide "pertinence" (des observations, des analyses, des explications, des actions…) : on en a dans cette enquête rencontré des retombées.
En résumé, cet art subtil, instrument de communication stratégique, vise à mettre en phase des objectifs de nature managériale (au sens large) avec des décisions de nature politique (au sens large) prises par des centres de pouvoir relevant le plus souvent d'une autre rationalité (cf. interculturalité), le tout sur la base de dossiers de nature technique (incluant les techniques financières, juridiques, etc.). En bref, toutes les caractéristiques semblent y être. Sauf une, qui commande tout le reste : la stratégie. Il ressort de cette étude que, mise à part l'action courante menée dans son rôle de promoteur de solutions techniques, l'agence s'emploie davantage à faire des coups qu'à construire et conduire une stratégie (…)."

Source : algoric.pagesperso-orange.fr

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